Les Annales de l’Est viennent de publier dans leur dernier numéro un article d’Eric Mansuy, que les lecteurs de ce blog connaissent bien. Fin connaisseur du thème des pertes en général, il aborde dans cet article les cimetières « ouverts » du front d’Alsace et des Vosges, si nombreux après la guerre et maintenant souvent oubliés quand seuls subsistent les nécropoles nationales et les carrés militaires.
Des tombes provisoires au cimetières militaires
L’article aborde d’abord le traitement des corps en temps de guerre.
Après les combats, des unités sanitaires, des territoriaux mais aussi des civils sont mobilisés pour inhumer les corps dans des zones constitués à cet effet (un article d’Eric sur ce blog raconte d’ailleurs le cas des tués du 133e RI après la bataille des cols). Des repérages sont aussi faits pour les fosses éventuelles. Les familles sont informées. Reste la question des tués inhumés dans les territoires ennemis que traite aussi l’article.
Pendant les quatre années de conflit, de très nombreux cimetières provisoires sont ainsi créés tout le long des itinéraires d’évacuation, alimentés par les tués au combat, mais aussi des prisonniers de guerre présents près des zones et décédés suite à la maladie ou les mauvais traitements. A côté de ces cimetières provisoires très nombreux, les zones d’Alsace et des Vosges sont aussi constellées de tombes isolées.
Eric poursuit ensuite le déroulé de l’organisation des cimetières militaires à partir de juillet 1919 dans toute la zone d’Alsace et des Vosges, lorsqu’il faut procéder à l’identification et au regroupement des tombes. Cette tâche considérable va se poursuivre au delà de 1925, notamment avec le cas des tombes présentes dans les cimetières communaux. Le cas des combattants des autres nationalités est aussi traité, ces derniers étant parfois regroupés dans des cimetières, parfois rapatriés.
En conclusion
Une fois de plus, Eric nous offre sur près de 12 pages, illustrées de 9 photos, une belle synthèse très fouillée sur un sujet méconnu. Comme le titre l’indique si bien, c’est la mise en lumière de vestiges laissés très longtemps dans l’ombre et que souvent seules les archives permettent de retrouver. Une contribution à un sujet vaste, celui des sépultures de guerre, et qui demeure encore d’actualité (comme je l’avais abordé dans un article en 2023). Par ailleurs, il est intéressant de rappeler comment ces sources dont dispose Eric ont contribué à éclaircir les conditions de la mort du caporal Janéaz.
Pour se procurer la parution qui contient cette article (30 €), vous pouvez contacter directement les Annales de l’Est à l’adresse indiquée sur cette page.