Le 19 août 2015, je lançais la recherche du minenwerfer capturé à la cote 830. Le général de Pouydraguin avait noté dans son ouvrage La Bataille des Hautes Vosges: 1914-1915 que cette prise avait été exposée dans la cour des Invalides pendant une longue période. J’ai reçu une réponse de monsieur Christophe Pommier, assistant de conservation au musée de l’Armée.
Tout d’abord, le minenwerfer n’apparaît pas dans les registres des collections du musée. Des recherches sur plusieurs critères (cote 830, 133e RI…) ne permettent pas de l’identifier sous d’autres noms. D’autres minenwerfers apparaissent quant à eux dans les registres. Toutefois, tout cela ne signifie pas que ce trophée n’ait pas été repris dans le musée.
Christophe Pommier dispose en revanche d’une carte postale de l’intérieur du musée, dans laquelle apparaît un mortier qui ressemble exactement à celui que nous recherchons. La carte n’est pas datée, ce qui ne permet pas d’aller plus loin. Mais cela explique éventuellement pourquoi il ne serait plus dans la cour en 1937. Il aurait tout simplement été exposé à l’intérieur.
Comment le mortier aurait-il disparu ?
Dans les années ’20, de nombreuses prises enregistrées au musée furent soit envoyées vers des régiments comme trophées, soit détruits. Il y en avait trop. Cela aurait pu être le cas pour notre minenwerfer. Néanmoins, ce type d’opération n’aurait pas été fait pour une prise aussi emblématique.
En revanche, l’occupation allemande a été fatale à toutes les pièces allemandes. L’occupant a méthodiquement pillé le musée de toutes celles qui rappelaient la défaite allemande, pour les envoyer en Allemagne. Très peu ont pu être récupérées après la guerre. Pour les minenwerfer, seuls deux tubes l’ont été. Rien ne permet vraiment de les rapprocher du nôtre.
Sauf nouveaux éléments, l’enquête se termine donc ici.