Le 15 juin 1915 tombait sur la cote 830 le capitaine Maxime Cornier. Né le 27 mars 1878 à La chapelle Volland, fils de Pierre-François Cornier (propriétaire) et de Marie-Clémence Renard, il intègre Saint-Cyr en 1897, et en sort en 1899 (promotion « Bourbaki »). En 1908, il est lieutenant au 30e régiment d’infanterie à Annecy. Il épouse cette même année Josephe Eugénie Madeleine Meyer. En 1914, il est capitaine au 133e régiment d’infanterie, commandant la 4e compagnie du 1er bataillon.
Le capitaine Cornier va participer à tous les combats du 1er bataillon, jusqu’à sa mort à Metzeral.
Il est décrit dans l’historique du 133e RI comme « d’une correction imperturbable, en gants et en manchettes, dans la boue de sa tranchée: toujours froid, toujours calme, l’œil à tout… ». Il a une proximité forte avec son chef, le commandant Barberot et celui-ci voit en lui son successeur à la tête du bataillon. Barberot le décrit comme un homme d’esprit comme d’entrain. Après sa mort le 15 juin, celui-ci écrit à son épouse :
Cornier, tué bêtement à côté de moi, alors que la fusillade cessant, il donnait des ordres pour organiser la position conquise: sa mission; balle en plein front; j’ai perdu un ami, un second, mon éventuel successeur, lourde perte, je l’avais mis en réserve pour le moins exposer et c’est sa compagnie qui a le plus souffert.
Le caporal Louis de Corcelles, qui s’illustra lors de l’assaut de la cote 830, écrit après la mort du capitaine Cornier :
Le capitaine C… dont je vous parlais dans ma dernière lettre, était un homme hautain, gourmé même, mais correct et fort courtois, l’officier le plus distingué et le mieux mis du bataillon ; il portait invariablement manchettes et col blancs et les portait le jour de l’attaque à travers la poussière et la fumée (on ne se voyait pas à 10 mètres). D’une très haute valeur militaire, il commandait en mai, au bois du Palon (Ban-de-Sapt) et y repoussa les trois attaques allemandes dont je vous ai parlé dans une de mes lettres. C’était, après le commandant Barberot, le meilleur officier du bataillon.
Le capitaine Cornier sera cité à l’ordre de l’armée après sa mort :
Officier remarquable à tous points de vue. Pendant toute la campagne a montré dans le commandement de sa compagnie une vigueur et une compétence au-dessus de tout éloge. Le 15 juin 1915, a été tué en tête de sa compagnie alors qu’il organisait une position enlevée à l’ennemi.
Il était chevalier de la légion d’honneur et croix de guerre avec palme.
Maxime Cornier avait un frère, le capitaine Auguste Cornier, capitaine au 53e bataillon de chasseurs.
[…] chef de bataillon – le commandant Barberot – et le capitaine Maxime Cornier (dont le portrait a été publié sur ce blog). Il passe lieutenant à titre temporaire le 22 octobre […]
L’article a été complété avec le portrait du caporal Louis de Corcelles.