Près de 34 personnes se sont retrouvés le vendredi 27 septembre 2019 au centre de loisirs à Nayemont Les Fosses pour écouter l’intervention de Jean-Claude Fombaron sur le piton du Spitzemberg pendant la Grande Guerre. Yann Prouillet et Michel Colin qui étaient présents m’ont donné quelques éléments sur cette conférence que je reprends ci-dessous.
Dans sa présentation, Jean-Claude Fombaron a conservé une place importante (et illustrée) aux combattants allemands et à l’image de ce que furent les circonstances et la morphologie de ce combat de montagne.
Chronologie des premiers combats
C’est d’abord une chronologie qui reprend les différentes phases du conflit autour du piton.
Après un début de guerre très facile pour les français, avec une descente jusqu’à Schirmeck, les troupes bavaroises repoussent rapidement les français sur les Vosges et prennent l’Ormont et le Spitzemberg. Cette prise correspond à la volonté allemande d’aller au plus vite a Épinal pour accéder aux voies ferrées. Peut être Paris est-il la destination ultime ?
Les revers subis amènent rapidement une réorganisation de l’armée française et la mise en place de barrages sur toutes les crêtes des Vosges fin août. Cette mise en ordre de bataille comprend aussi le secteur de Provenchères ainsi que la reprise du Ban-de-Sapt et la Fontenelle pour verrouiller les passage ( notamment le Col de Saales).
Dans la foulée de ces opérations débute la reprise du Spitzemberg les 16, 17 et 18 septembre 1914. A partir du 19 septembre, alors que les français ont repris le contrôle du secteur, se déroule un bombardement intensif du plateau supérieur du Spitzemberg par les Allemands. L’artillerie allemande est dirigée par un poste d’observation en ballon au dessus du Climont. Mais ces actions ne permettent à aucun moment la reprise du massif ni le secteur de l’Ormont ou du Ban-de-Sapt. C’est pendant ces combats que le grand-père de Michel Colin – Charles Thomas, caporal du 152e RI – est blessé par éclat d’obus au bras.
Après les combats de septembre débute une cristallisation du secteur, chaque camp procédant à une consolidation des positions. Le front ne changera pas ici jusqu’à la fin de la guerre.
Les conditions du combat
Les combats de 1914 sont difficiles, faits avec peu de moyens, en foret, parmi les roches. L’armée française dispose de peu d’artillerie, qui est aussi difficile à utiliser sur ce terrain. Les uniformes des fantassins sont peu adaptés au combat. Le sac à dos reste porté durant toute la journée. Quant à la fatigue due aux nombreux déplacements à pied et le manque de sommeil, ils affectent la troupe. Le ravitaillement ne parvient pas aux combattants souvent disséminés par petites troupes sur les versants de la montagne, notamment avant le 15 septembre.
Débat et conclusion
Un débat en fin d’intervention entre Jean-Claude Fombaron et l’auditoire s’est concentré sur le flou toujours actuel sur les chiffres réels des pertes au cours de l’un des derniers accrochages précédent la cristallisation du front dans la vallée de la Fave. Plus largement, un travail de synthèse autour de ce champ de bataille serait finalement la bienvenue.
Sources
Une bibliographie des combats dans le secteur est fournie par Yann Prouillet:
- Chef de bataillon Charles Barberot (1876 – 1915). Du quartier de Plaisance aux combats des Vosges. Parcours d’un officier français à la veille de la Grande Guerre par Philippe van Mastrigt,
- En mémoire d’un fils. Louis Chevrier de Corcelles (1895 – 1916), réédition d’un ouvrage parue en 1921 et commentée par Philippe van Mastrigt
- Le Beulay dans la Grande Guerre. Monographie pédagogique, par collectif
- Avec les territoriaux en 1914-1918. La vie quotidienne des poilus sur le front des Vosges de Joseph Roserot de Melun.
Côté article, le meilleur est certainement celui publié dans 14-18, le magazine de la Grande Guerre n°52 (février-avril 2011) : Les « Diables Rouges » au Spitzemberg (15-25 septembre 1914), par Romain Sertelet.
A noter aussi l’article et le reportage publié ici sur ce blog.
Un grand oncle (Caporal au152ème RI -n° matricule : 7394) est décédé à cette bataille le 14 octobre 1914.
Ils ont vécu l’enfer !!
Merci pour vos publications qui honorent leur courage et engagement pour la France
Merci monsieur pour votre commentaire, que je n’ai pu valider qu’aujourd’hui. Quel est le nom de votre grand-oncle ?
L’oncle de mon grand père est mort dans cette bataille, le 21 Septembre 1914.
Ce sujet m’intéresse particulièrement. Merci d’honorer la mémoire de ces courageux soldats qui ont héroïquement donné leur vie.
Merci. Pouvez vous donner son nom ? Je suppose qu’il était au 152 RI ?
Marcel Julien BIDOT, oui, 2eme classe dans le 152e RI