(cet article fait suite au premier épisode : Le col des Journaux revisité (1/3) : sur les traces 100 après)
La visite des lieux avec Eric Mansuy est toujours une clé pour reprendre la chronologie des événements. Visualiser l’espace des combats, ce qu’une carte permet déjà – mais partiellement – de faire, c’est resituer la chronologie sur un axe spatial. Le récit des combats du col des Journaux est parfois confus dans les écrits (notamment l’historique du 133e régiment d’infanterie). En voici les grandes lignes.
La chronologie des combats
(Cliquez sur la carte pour l’agrandir)

Entre la fin août et le 11 septembre, une succession d’attaques et de replis va se succéder entre le col des Journaux et de Mandray d’une part, la tête 

Le matin du 31 août, les français prennent finalement la tête de Béhouille que les Allemands ont évacuée pendant la nuit. Après une tentative de poursuivre l’attaque au-delà de la lisière, les Allemands reprennent l’initiative. Des sections de mitrailleuses et de l’artillerie située à Sainte Marguerite prennent les français sous leur feu. Ces derniers doivent se replier sur la tête de Béhouille.
Le 1er septembre, les Allemands amènent des troupes autour des positions françaises. Ordre est donné au bataillon de Corn de tenir la tête de Béhouille. Mais après des combats très durs et un risque d’encerclement, on se replie sur la lisière de la forêt qui couvre les cols de Mandray et des Journaux.
Durant la journée du 2 septembre, les français repartent à l’attaque de la tête de Béhouille vers 15h et parviennent à la reprendre. On tente d’encercler les Allemands mais ces derniers activent leur artillerie située près de la Croix-aux-Mines, au-delà du hameau du Chipal. L’attaque échoue, et les français doivent à nouveau se replier sur le col des Journaux. La 4e compagnie du capitaine Cornier parvient à couvrir le repli, malgré de lourdes pertes, puis à rejoindre le reste du bataillon.

Le 4 septembre, les Allemands bombardent violemment les français dès 6 heures. A 7 heures, le bataillon Falconnet décroche vers le col des Journaux. Son commandant est blessé pendant ces bombardements, le capitaine Barberot prend la tête du bataillon. Ordre est donné de défendre coûte que coûte le col des Journaux. Le bombardement se poursuit, et à 13h c’est le colonel Dutreuil qui est grièvement blessé. Le lieutenant-colonel Dayet est nommé à la tête du 133e RI. Des tranchées sont creusés au col par les français.
Le 5 septembre, le bombardement continue et l’infanterie allemande attaque. En début d’après-midi, le contact est perdu avec le 3e bataillon (de Corn). Le 1er bataillon doit décrocher dans la nuit pour éviter l’encerclement. Il se replie dans la nuit vers Plainfaing, d’où il est transféré vers Fraize. La vallée n’est plus défendue et à la merci d’un coup de boutoir allemand.
Le 6 septembre, ordre est donné par le général Dubail de tenir les positions coûte que coûte, sans espoir de renforts. Les Allemands s’infiltrent entre les positions du 133e RI et celles du 23e RI, qui a pris position depuis deux jours. Le col des Journaux doit être repris. L’attaque est déclenchée à partir de Plainfaing vers 16h20 par le 1er bataillon, aidé des 22e et 5e bataillons de chasseurs, avec un appui d’artillerie. Les Allemands sont bousculés et doivent reculer. Le col est repris à 20 heures.

Le 8 septembre, les fortifications à l’aide de rondins de bois se poursuivent. Le 9 septembre, le bataillon est enfin relevé. Les hommes rejoignent Fraize, Aulnes et Clairgoutte. Après un repos le 10 septembre, l’unité est rengagée le 11 septembre. Mais le 12 septembre, on constate que les Allemands se sont repliés. Le bataillon Barberot avance alors vers le Chipal et la Croix-aux-Mines. La bataille du col des Journaux se termine.

Prochain épisode : le col des Journaux revisité (3/3) – les témoignages



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