Philippe Crozet m’a transmis il y a peu un article étonnant trouvé sur Gallica, dans la revue du 133e régiment d’infanterie publié durant la drôle de guerre : « Jusque au boues« . Dans le numéro du 5 mai est relaté le don au régiment du fanion du commandant Barberot, que ses officiers avaient fait réaliser. La veuve du commandant souhaitait l’offrir à son régiment au moment même où celui-ci était engagé comme unité de forteresse sur la ligne Maginot.
Décrit dans l’article comme un fanion fait en soie bleue, il comportait en brodure d’or la mention des batailles où le commandant s’était illustré. Il s’agit d’un fanion offert, comme cela est souvent l’usage lors d’un départ d’un officier. A-t-il pu être remis au commandement ? Son départ pour le 5e bataillon de chasseurs à pied le 25 juin fut très rapide, et il décéda le 4 août. Entre temps, le 133e RI fut engagé dans la reconquête de la cote 627. Il est peu probable que les officiers aient pu le retrouver. Les écrits du capitaine Cornet-Auquier, qui fut proche du commandant Barberot, n’en parlent pas. Peut-être le fanion fut finalement remis à sa veuve.
Qu’est devenu ce fanion ? J’ai consulté le lieutenant-colonel Pierret, ancien commandant en second du 133e RI et président de l’amicale du régiment. Celui-ci n’en a jamais entendu parler, mais pense qu’il a probablement été brûlé avec le drapeau, les archives et autres « emblèmes » du régiment, dans la nuit du 22 juin 1940, au moment où l’ordre est donné de déposer les armes. Mais rien ne le confirme. Peut-être des éléments, comme des photos, des témoignages ou d’autres documents, permettront d’en savoir plus.