Lors de ma première et rapide visite au musée du Linge, en 2003, je n’avais trouvé le nom du commandant Barberot qu’à un endroit, hormis le monument situé sur le bord de la route, en face : une photo où était indiqué un « camp Barberot ». Par la suite, j’avais pu glaner quelques informations sur ce camp. Comme d’autres, il avait reçu le nom d’un officier tué. D’autres camps portaient le nom de Colardelle ou Viallet… J’ai voulu en savoir un peu plus et j’ai donc effectué quelques recherches dont je livre les principaux éléments trouvés à ce jour.
La photo affichée dans le musée du Linge avait en fait été publiée dans Le Miroir du 1er juillet 1917. Un site consacré aux souterrains de la Grande Guerre la publie aussi, et surtout y associe une carte et des explications.
Le poilu positionné devant, garde l’entrée de la Grande Galerie du Linge, une tranchée protégée (qui comporterait aussi une partie de 600 m sous forme de tunnel), permettant de circuler entre l’arrière et les premières lignes. Cette entrée est située à environ 1 km du Wettstein (où se trouve actuellement la nécropole). La galerie traverse ce col, puis devait remonter vers le collet du Linge et le Barrenkopf. Le camp Barberot est indiqué à 2,5 km. J’ai donc essayé de le localiser par déduction, et déposé aussi une question à ce sujet sur le forum 14-18. Eric Mansuy, JeFW (l’auteur du site consacré aux souterrains de la Grande Guerre) et Gilles Roland m’ont transmis plusieurs cartes permettant de situer ce camp avec précision ainsi que de nombreux autres détails :
Contrairement à ce que je pensais, le camp ne se situait donc pas dans l’allignement du Barrenkopf et du Linge, mais sur le côté. Il devait y avoir un accès abrité le long de la départementale. En utilisant Street View, une image actuelle de cette localisation est la suivante (peut être derrière les bois, au niveau de la maison ? ) :
Le camp est mentionné dans quelques textes trouvés sur Internet, comme celui-ci :
Des journaux régimentaires signalent leur passage : le 1er bataillon territorial de chasseurs alpin y séjourne en juin 1916, le 59e RIT en février de la même année.
A quoi ressemblait ce camp ? Eric Mansuy précise dans sa réponse qu’il pouvait accueillir 11 officiers et 600 hommes. Il reprend aussi l’extrait d’un compte rendu de 1917, qui précise que le camp pouvait accueillir une compagnie (ce qui n’est pas 600 hommes mais plutôt autour de 250, officiers et sous-officiers inclus), et dont la finalité était une réserve en cas de contre-attaque. En terme de structure, il était probablement constitué d’abris identiques à ceux situés sur ce même front, sous forme de tôles, et dont certains ont été reconstitués par l’association du Mémorial du Linge.
Existe-t-il encore des vestiges du camp Barberot lui-même ? Probablement non, mais il faudrait aller sur place pour une confirmation. Un objectif pour une prochaine visite…