Il y a exactement 100 ans, le 4 août 1915, tombait le chef de bataillon Charles Barberot, vers 12h, au collet du Linge. Fin brutale d’un officier en pleine ascension, un parmi les milliers de victimes de cette bataille qui se poursuivra jusqu’en octobre.
Ce blog lui est dédié, à sa mémoire et à tous ceux et celles qu’il a côtoyés. Si cet été vous passez près du monument « Barberot » en face du Musée du Linge, ayez une pensée pour eux.
Voici l’extrait du Journal de Marche du 5e BCP du 4 août 1915, sur cette matinée qui verra la disparition du commandant :
Dès le matin, le colonel Brissaud, commandant la brigade, accompagné du commandant Barberot va faire une reconnaissance en 1ère ligne accompagnée par des artilleurs pour déterminer exactement les points à battre et permettre l’enlèvement du blockhaus situé au sommet du piton, seul point resté aux mains de l’ennemi. Le commandant est à peine rentré à son poste de commandement que l’ennemi commence son bombardement progressif de nos positions. Le bombardement est même assez violent sur les positions du col du Linge c.à.d. du 121e bataillon à gauche et de notre 2e ligne à droite. En présence de ce bombardement le commandant Barberot prévoyant que l’ennemi veut essayer de forcer le col, donne l’ordre au capitaine Müller de porter sa compagnie (la 6e) derrière la deuxième compagnie (capitaine Marion) à proximité du collet du Linge. En opérant ce déplacement elle subit quelques pertes par bombardement. Le bombardement augmente progressivement d’intensité. Le capitaine Pérotel de la 4e compagnie est blessé, le commandant Barberot est tué en sortant de son poste de commandement pour faire retourner quelques chasseurs au milieu desquels un obus venait d’éclater…
Un peu plus tard…
La capitaine Marion de la 2e compagnie prend le commandement du bataillon vers 16 heures, l’ennemi prononce une attaque et pénètre dans les tranchées du 121e bataillon au col du Linge (ce qui n’était pas difficile, le bombardement auquel elles avaient été soumises les ayant complètement retournés). Les 2e et 3e sections de la 6e compagnie contre-attaquaient immédiatement avec une compagnie du 27e bataillon alpin repoussent les Allemands à coups de grenades et reprennent la tranchée en faisant des prisonniers. Pendant la nuit, la lutte continue à coups de bombes et de grenades.
Le commandant sera inhumé à Plainfaing le 10 août. Il recevra sa dernière citation – posthume – le 8 septembre 1915 :
Officier supérieur d’exceptionnelle valeur, inspirant à ses subordonnés la confiance la plus absolue; a été tué à la tête de son bataillon après avoir enlevé une position ennemie formidablement organisée, position dont il avait préparé l’attaque avec une remarquable intelligence des choses de la guerre.
Sur le site Mémoire des Hommes, sa fiche est depuis longtemps indexée…