Sur la piste du commandant Barberot : Saint-Jean d’Ormont (1/5)

Je commence mon arrivée à Nancy en train, où je récupère une voiture. Mon premier objectif est de rejoindre la vallée du Hure, Saint-Jean d’Ormont puis le site de la cote 627 – La Fontenelle. Comme la fois précédente, je suis frappé sur la route de la « platitude du parcours » vers Saint-Dié. On comprends qu’en 1914, la défense des cols vosgiens ait pu être vitale pour éviter que les Allemands ne débouchent ici aussi, alors que s’engageait la bataille de la Marne. Juste avant Saint-Dié, après avoir passé Etival (où j’apercevrais au retour, en bord de nationale, le château qui servit de repos au bataillon Barberot, après les combats éprouvant de la cote 627 en février – mars 1915), le début du véritable parcours commence. Une sortie à droite et le paysage change aussitôt….

StjeanOrmont1La vallée du Hure est résolument rurale : paysage alternant champs et bois, vallonnée, la petite route serpente jusqu’au petit village de St Jean d’Ormont (11 km plus loin). Arrêt devant la petite mairie. Le village n’est pas très grand. Le guide Michelin indique que c’est d’ici que les opérations étaient coordonnées. Était-ce dans la mairie (très petite) ou dans une maison réquisitionnée, rien n’est précisé. En revanche, le village garde un charme certain, avec de très belle maisons vosgiennes. Le village semble avoir été épargné par la guerre.

Au bout de la rue – appelé d’ailleurs rue du Lieutenant-Colonel Dayet – à 2 minutes à pied se dresse l’objet principal de la visite, une petite église au sommet d’une bute, dont le cimetière accueille des combattants français de 14-18. S’y trouve notamment la tombe du lieutenant-colonel Dayet, le chef de corps du 133e RI, tué le 27 janvier 1915 à La Fontenelle.StJeanOrmont2

En bas de la butte, quelques panneaux indiquent des départs de randonnées permettant de parcourir toute la zone. Une bonne idée pour la prochaine fois, car le temps demandé est conséquent, et il faut revenir sur place. Chaque randonnée a une thématique : française, allemande, américaine (c’est la plus longue, avec 11 km; les américains débutèrent ici, dans cette zone calme en 1917, pour se familiariser avec les tranchées). Je retrouverai ces points tout au long de la zone, notamment au col d’Hermanpaire.

StJeanOrmont5Derrière l’Eglise se découvre un petit carré militaire. On n’est pas sur les grandes nécropoles qu’on retrouvera plus tard, à La Fontenelle, le Chêne Millet ou le Wettstein. Il y a a peut être une centaine de croix, voire moins. Beaucoup sont du 133e RI mais aussi du 23e RI, les deux régiments « soeurs » du Bugey. Il y a aussi quelques chasseurs alpins et parfois un cavalier (cuirassier)… En regardant les dates, je remarque que le carré reçoit des tués de toute la période de de l’hiver -printemps 1915, et d’avant. Comment était décidée l’inhumation dans ce carré, cela reste à déterminer. D’autres combattants tués fin septembre 1914, comme par exemple le soldat clairon Janéaz, sont inhumés à la Nécropole. Ce n’est donc pas nécessairement sur une base « temps » que cela s’est fait.

A côté de l’Eglise, on retrouve la tombe du Lieutenant-Colonel Dayet, le chef de corps du 133e RI, tué non loin dStJeanOrmont4e là, à La Fontenelle, lors de l’offensive désastreuse de fin janvier 1915. Le guide Michelin rappelle son surnom de « poisson volant », à cause des moustaches qu’il portait. Les courriers du commandant, ainsi que l’historique du 133e RI montrent surtout un officier très apprécié par ses hommes, et proche du commandant Barberot. Celui-ci écrira : « notre lieutenant-colonel, brave soldat, intelligent et chef remarquable que nous adorions tous… »

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Saint-Jean d’Ormont, où se trouve la tombe du lieutenant-colonel Dayet

En redescendant de la butte, on jette un coup d’oeil sur le payage. On a un peu de mal dans ce calme à imaginer que cette zone était sur la ligne de front, et que le canon pouvait être attendu à peu de distance… Départ peu de temps après pour la seconde étape : la cote 627 – La Fontenelle… (à suivre)

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5 Commentaires

  1. Francois PUTZdit:

    Je commanderai la prochaine édition du livre sur le Commandant Barberot quand vous aurez rajouté le capitaine Juvanon du Vachat tombé le 8 juillet 1915 à La Fontenelle
    Vous avez présenté sa notive biographique en indiquant ses petits-fils Jean et Michel PUTZ il y a une erreur c’est Francois et Michel Putz Francois Putz

    1. Bonjour, je modifierai les noms dans l’article. Je vous tiendrai au courant pour une éventuelle prochaine édition.

      1. Francois PUTZdit:

        Merci pour cette réponse rapide

        1. L’article a bien été corrigé.

  2. Eric Toiseux m’a aimablement communiqué la carte postale de la tombe du lieutenant-colonel Dayet. Cette carte fait partie d’une série commercialisée à Saint Rambert en Bugey par M. Brunet.

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