Les combats du commandant Barberot par les communiqués officiels : Metzeral (2/5)

(Cet article fait suite à l’épisode précédent : Ban-de-Sapt)

L’offensive française dans la vallée de la Fecht démarre à partir du 13 juin, par les actions en direction de l’Hilsenfirst, puis par l’attaque générale le 15 juin. Elle fait l’objet en 1915 d’une « couverture médiatique » importante. Dans la revue « Le Miroir », des images sont publiées sur cette victoire française. Les communiqués officiels durant le mois de juin citent régulièrement cette même offensive, tout en restant parfois dans une grande approximation.

Metzeral Le Miroir N86 18 juillet 1915 117 juin 1915

7 heures

Dans les Vosges, nous avons réalisé des progrès importants sur les deux rives de la haute Fecht. Sur la rive nord, nous nous sommes notamment emparés du Braunkopf. L’ennemi a laissé entre nos mains 340 prisonniers non blessés, dont quatre officiers, et beaucoup de matériel, y compris de nombreux fusils et 500 000 cartouches.

15 heures

Dans les Vosges, nos progrès au cours de la journée d’hier nous ont rendus entièrement maîtres de la ligne des hauteurs qui dominent la vallée de la Fecht, au nord de Steinabruck et de Metzeral. Au sud, nous avons également gagné du terrain entre les deux branches de la haute Fecht et sur les hauteurs qui séparent la vallée de la Fecht et celle de la Lauch.

Ce premier communiqué du haut-commandement français cite d’abord, sans la nommer, l’attaque victorieuse de la cote 830, effectivement situé au Nord. La date est inexacte, puisque la prise a eu lieu le 15 et non le 16 juin. La prise du Braunkopf, qui est explicitement citée, fut une conséquence de la chute de la cote. La prise de matériel nombreux qui est évoquée est réelle, comme l’indique lui-même dans ses courriers le commandant Barberot, ou le général de Pouydraguin dans son ouvrage postérieur sur la guerre dans les Hautes Vosges. Parmi ces matériels, le fameux mortier lourd sur lequel deux articles ont été publiés sur ce blog. Quant aux progrès sur les hauteurs de la vallée de la Fecht et celle de la Lauch (appelé aussi Florival), il s’agit des combats de l’Hilsenfirst, dont les résultats vont être bien plus disputés.

18 juin 1915Metzeral Le Miroir N86 18 juillet 1915 2

7 heures

En Alsace, nos succès ont continué. Nous nous sommes emparés de l’Altenhof, faubourg de Metzeral, puis de Steinabruck, et nous continuons à progresser sur les deux rives de la Fecht.

Les Allemands incendient Metzeral. Le nombre des prisonniers tombés entre nos mains est de 5oo, dont 10 officiers et 28 sous-officiers. Au matériel déjà signalé s’ajoutent : 3 lance-bombes, 3 mitrailleuses, des téléphones de campagne et des appareils pour l’émission des gaz asphyxiants.

19 juin 1915

En Alsace, nous avons consolidé les positions conquises hier et continué à progresser; nos patrouilles ont atteint, en fin de journée, les lisières de Metzeral. Nous avons gagné du terrain sur les deux rives de la Fecht et nous tenons, sous le feu de notre artillerie et de notre infanterie, les communications de l’ennemi entre Metzeral et Munster. Nous avons fait de nouveaux prisonniers, pris des mitrailleuses et une très grande quantité de matériel, notamment des fusils et des cartouches.

20 juin 1915

En Alsace, notre avance a continué sur les deux rives de la Fecht, malgré une brume épaisse et une pluie torrentielle. Nous tenons, sur la rive gauche de la Fecht occidentale, les massifs du Braunkopf et, sur la cote 830, l’Eichwalde, les hameaux de Steinabruck et d’Altenhof. Nous avons en même temps, entre les deux branches de la Fecht, enlevé la clairière d’Anlasswasen. Sur la rive droite de la branche orientale, nous avons conquis les hauteurs de l’Hilsenfirst, qui constituent l’avancée du petit ballon de Guebwiller (Kahlerwasen), et progressé sur les pentes est dans la direction de Landersbach. Nous avons bombardé la gare de Munster et fait sauter les dépôts de munitions qui s’y trouvaient. A la fin de la journée, nos troupes ont complètement investi Metzeral que les Allemands ont incendié avant de l’évacuer.

21 juin 1915

7 heures

Notre offensive dans la vallée de la Fecht continue à progresser; nous avons fait de nouveaux prisonniers.

15 heures

Dans la vallée de la Fecht, nous progressons toujours; nous avons dépassé le cimetière de Metzeral. Le combat corps à corps se poursuit au sud-ouest où nous avons également gagné du terrain en faisant 150 prisonniers, dont 4 officiers et 11 sous-officiers.

22 juin 1915

En Alsace, notre progression s’est poursuivie au cours de combats ininterrompus : après avoir conquis le cimetière de Metzeral, nous nous sommes emparés de la gare ; nous avons ensuite donné l’assaut au village, qui a été enlevé dans un combat très chaud. Nous avons atteint les issues sud de la localité et nous avons poussé notre ligne, à Test, à 5oo mètres au-delà des lisières, dans la direction du Meyerhof. Nous avons de nouveau fait, dans ces actions, des prisonniers : le total, depuis hier, dépasse 200. Au nord de la Fecht, l’ennemi a tenté une attaque sur nos positions du Reichackerkopf : il a été complètement repoussé.

Sondernach
22 juin 1915

Dans la vallée de la Fecht, tous nos gains sont maintenus et nous continuons à progresser. Nous avons dépassé Metzeral par le nord et par le sud et gagné également du terrain au-delà de l’Anlasswasen, dans la région de Sondernach. Nous avons fait des prisonniers et pris trois mitrailleuses.

La suite de communiqués, dont le rythme fournit aux journaux la sensation du succès,  retrace les progrès de l’offensive française dans la vallée en direction de Metzeral, puis la prise de la localité par les chasseurs. Le 2e bataillon du 133e RI participe à cet effort, alors que le 1er bataillon (bataillon « Barberot ») reste finalement en réserve après son engagement le 15 juin. Ce sont les Allemands qui évacuent de fait Metzeral après l’avoir incendié, afin d’éviter d’être encerclés. La progression même dans Metzeral (cimetière, prise de la gare…) cache des combats très durs, et l’annonce de l’arrêt de l’offensive française sur les prochain jours. Le général de Pouydraguin souhaite utiliser le succès pour pousser en fond de vallée vers Munster. Mais l’état-major décidera de poursuivre le plan initial de lancer une offensive au Linge pour réaliser cette conquête par les hauteurs.

23 juin 1915

Dans les Vosges, entre les deux branches de la Fecht, nous avons poursuivi notre avance dans la direction de Sondernach.

Dans les Vosges, à la Fontenelle (région du Bande-Sapt), l’ennemi, dans la soirée, après avoir, en quelques heures, lancé près de 4 000 obus sur un de nos ouvrages avancés d’un front de 200 mètres, a réussi à y prendre pied. Il a attaqué en même temps les tranchées voisines. L’offensive allemande a été aussitôt enrayée. Par une contre -attaque très brillamment menée, nous avons repris presque entièrement le terrain perdu; nous avons fait 142 prisonniers dont 3 officiers.

Dans la région de la Fecht, nous avons occupé Sondernach et nous avons poussé notre ligne sur les pentes à l’est du village.

Le communiqué du 23 juin annonce l’offensive allemande du 22 juin sur la Fontenelle. Celle-ci est directement liée à l’absence du 133e RI, utilisée dans l’offensive sur Metzeral. Le ton du communiqué reconnaît entre les lignes le succès allemand (« a réussi à y prendre pied »), pour en minimiser ensuite le résultat. Les pertes importantes que subissent les troupes françaises, et l’effort considérable que les unités restantes ont dû déployer pour contrer l’attaque, sont passés sous silence.

Metzeral après les combats de juin 1915
25 juin 1915

Dans les Vosges, à la Fontenelle, une attaque allemande a été repoussée. Les Allemands ont canonné les lisières de Metzeral et les crêtes à l’est du village où notre progression s’est légèrement accentuée.

30 juin 1915

Dans les Vosges, nous avons reconquis dans la matinée toutes les positions que nous occupions à l’est de Metzeral. Sur le reste du front, rien à signaler, si ce n’est quelques actions d’artillerie.

1 juillet 1915

Une autre attaque violente, engagée par l’ennemi dans la région de Metzeral, a été complètement arrêtée. Les Allemands ont subi des pertes importantes.

Les derniers communiqués restent imprécis. Les Allemands ont évacué Metzeral depuis le 23 juin. En revanche, les combats se poursuivent à l’Hilsenfirst. C’est à ce théâtre que l’état-major fait probablement allusion.

Le journal officiel publie le 17 juillet un récit très détaillé des combats qui viennent d’avoir lieu. Comme pour celui de la guerre des mines au Ban-de-Sapt (voir l’article précédent), l’article donne une chronologie et des éléments précis de la lutte, éléments bien différents de l’imprécision des communiqués officiels. Il s’agit d’un véritable travail journalistique, qui prépare le récit de l’après guerre pour ces événements.

Nos succès en Alsace. Le combat de Metzeral.
{Journal officiel du 17 juillet 1916)

Les opérations qui, dans la vallée de la Fecht méridionale, nous ont rendus maîtres de Metzeral et de Sondernach, ont été remarquables à la fois par les conceptions mises en œuvre et par l’exécution. Les alpins et les bataillons des régiments de ligne à qui revient l’honneur de ces succès, ont rivalisé d’audace et d’abnégation : ces troupes ont triomphé de toutes les difficultés qui leur étaient opposées.

Le terrain.

Quand, après avoir franchi la frontière tracée en 1871, on descend les pentes du Hohneck vers l’Alsace, on aperçoit à ses pieds les profondes échancrures des deux vallée de la Fecht, qui se rejoignent à Munster, encadrant le grand massif de la Foret d’Argent (Silberwald). Depuis le Hohneck jusqu’à Munster, les cimes s’échelonnent et s’abaissent, sommet nu et rocheux du petit Hohneck, croupes boisées du Gascheneykopf, du Sattelkopf, du Reichackerkopf, dont les derniers sapins dominent Munster. Des pentes escarpées descendent brusquement vers la Fecht méridionale, formée elle-même de deux branches qui se rejoignent à Metzeral : l’une, très étroite, coupée de prairies et de vergers, où se trouvent le village de Mittlach, l’usine de Steinabruck, et Altenhof, faubourg de Metzeral, est connue sous le nom de Grossthal; l’autre orientée du sud au nord, est la Fecht de Sondernach. Les deux vallées sont séparées par le massif du Schnepfenrieth, large montagne couverte de forêts de sapins, coupées de quelques clairières : la grande croupe boisée d’Anlass en forme l’avancée vers Metzeral.

Les positions allemandes.

Au moment des attaques, nous tenions déjà les sommets les plus élevés : l’Altmatt, le Sillacker et le Schnepfenrieth. L’occupation de ce dernier sommet, réalisée après des combats très durs, menés avec une grande obstination par nos troupes, nous avait permis de progresser dans le Grossthal jusqu’au-delà de Mittlach. Les Allemands qui, dans le Grossthal, avaient fortifié les lisières de Steinabruck, restaient accrochés aux seuils qui dominent immédiatement la vallée, Braunkopf, Eichwalde, cote 83o et Winterhagel. Ils avaient réussi à en faire des positions que, de l’aveu des prisonniers, ils croyaient inexpugnables. Plusieurs lignes de tranchées s’échelonnaient sur chaque croupe; elles étaient séparées entre elles par d’épais réseaux de fils de fer et communiquaient par une sorte de tunnel qui n’était praticable qu’en rampant. Dans la troisième ligne étaient établis des blockhaus en épais troncs de sapin, permettant la résistance même en cas d’envahissement de la tranchée. Plus en arrière se trouvaient des abris à l’épreuve de l’artillerie lourde. Les flanquements des mitrailleuses étaient aménagés avec un soin particulier. La disposition des trois bastions voisins du Braunkopf, cote 83o et de l’Eichwalde leur permettait de se prêter, en cas d’attaque, l’appui mutuel de leurs feux d’écharpe.

La préparation de l’attaque.

La préparation de l’attaque fut longue. Il fallut concentrer les troupes, assurer leurs ravitaillements de toutes sortes par-delà la crête des Vosges. Plus de 32 kilomètres de chemins furent construits ou aménagés, et les transports quotidiens représentaient un poids d’environ 150 tonnes. Il fallut également préparer le terrain des attaques, creuser les places d’armes et les parallèles de départ, pousser les boyaux et les sapes sur des pentes rapides, nues, exposées aux vues de l’ennemi; on piochait la nuit, souvent sous le feu de l’artillerie et des mitrailleuses.

cote830L’assaut.

C’est le 15 juin, après une préparation violente et minutieuse, que l’assaut est donné, des deux côtés de la vallée. Les bataillons de chasseurs avaient emmené leurs fanfares en première ligne. A l’heure dite, elles jouèrent la Sidi-Brahim, et tous les alpins, montagnards de Savoie, du Dauphiné et du Massif central partent à l’attaque. Le bataillon de ligne qui attaquait la cote 83o — bataillon d’un régiment de l’Ain — fait jouer la Marseillaise avec un tel entrain que la grosse caisse est crevée. Elle revint sur le dos d’un prisonnier allemand dans le premier convoi que les musiciens accompagnèrent.

Tandis que tous ces cuivres réveillent l’écho des vallées d’Alsace de leurs rythmes français, mitrailleuses et canons allemands entrent en action. L’élan de nos soldats n’est pas arrêté. Une grande partie des tranchées du Braunkopf tombe rapidement entre nos mains. A la cote 83o, les fantassins perçant la ligne dévalent sur les pentes prenant à revers les tranchées, et ils font prisonnières deux compagnies. A l’Eichwalde et aux chaumes d’Anlass, l’attaque eut un succès moins rapide. Dans le boqueteau de chênes, Eichwalde, après avoir enlevé deux lignes, les alpins se heurtèrent sous-bois à un mur de pierres sèches garni de mitrailleuses. La section de tête vint s’y briser. Le corps d’un alpin fut retrouvé deux jours après à cheval sur le mur crénelé; il avait été frappé en le franchissant sous les yeux de l’ennemi. Sur l’Anlass, la lutte fut rapidement circonscrite autour d’un boyau; on s’y battit avec acharnement, à la grenade, mais sans réussir à progresser. L’attaque fut reprise le 16 juin et nous rendit entièrement maîtres du Braunkopf. C’était le chemin ouvert vers Metzeral et, après la prise de la cote 83o, l’encerclement de l’Eichwalde. Quelques mitrailleurs demeuraient dans le boqueteau de chênes pour en protéger l’évacuation. Le 17, nous y pénétrions en chassant les derniers défenseurs. Mais les Allemands, restant à l’Anlass, où notre attaque était toujours arrêtée, pouvaient, de l’autre côté de la vallée, battre les pentes du Braunkopf avec leurs mitrailleuses et arrêter ainsi notre progression.

L’Anlass le Winterhagel.

Tout l’effort se concentre alors sur l’Anlass. Renonçant à attaquer par le chaume, nous reportons notre action plus au sud sur une partie des lignes où. le déboisement réalisé par notre artillerie permet un réglage précis sur les positions ennemies. Le 18, une première tranchée est enlevée. Le 19, nouveaux progrès. Le 20 juin, la ligne allemande cède définitivement. Les alpins, qui avaient été soutenus par un bataillon d’un régiment de ligne de recrutement vosgien, s’élancent dans les bois, font tomber toutes les défenses et descendent rapidement dans la vallée, capturant 6 officiers, 11 sous-officiers et i4o hommes. Une attaque dirigée en même temps au sud de l’Anlass contre la corne du bois de Winterhagel est marquée par un incident tragique et émouvant. Un petit groupe de chasseurs qui avait réussi à franchir les fils de fer ennemis tombe sur le feu d’une mitrailleuse de flanquement. Les chasseurs essaient avec leurs outils portatifs de se faire un abri. On entend les Allemands leur crier : « Rendez-vous! » Pas un ne répond. La mitrailleuse fait son œuvre. Les corps de ces héros ont été retrouvés dans le bois, la face à terre, alignés comme à la parade.

La prise de Metzeral.

Après la chute des bastions élevés, les attaques sont concentrées dans la vallée, sur Metzeral. L’usine de Steinabruck avait été prise dans la nuit du 17 juin. Un bataillon était entré dans l’Altenhof dès le 18. Le 21, les chasseurs descendus du Braunkopf contournaient le village par le nord et atteignaient la gare. Les Allemands, menacés d’être pris dans Metzeral, placèrent des mitrailleuses dans quelques maisons et préparèrent l’évacuation du village après y avoir mis le feu. Notre artillerie eut vite fait de démolir les maisons qui abritaient les mitrailleuses, et, dans les rues en flammes, nos troupes pénétrèrent les unes par le nord, les autres par l’ouest. Un chasseur précédant ses camarades poursuivait les Allemands jusqu’aux lisières est. Toute la nuit du 21 au 22, Metzeral brûla, tandis que la canonnade et le feu des mitrailleuses faisaient rage. A la suite des Allemands, nous nous étions avancés à travers les vergers de Test de Metzeral sur les crêtes dominant le village : sur l’une d’elles, au faîte d’un petit kiosque, flottait un drapeau allemand qui fut rapidement arraché. La chute de Metzeral entraîna l’évacuation par l’ennemi du bois de Winterhagel, puis de Sondernach, où nous nous installions dans la nuit du 21 au 22, malgré le feu des mitrailleuses postées dans les bois de la rive droite de la Fecht. La liaison fut établie entre les troupes descendant du Schnepfenrieth et celles qui avaient occupé Metzeral. Nous tenions ainsi toute la ligne de la Fecht à Sondernach.

Le bilan.

Nous avions atteint notre objectif et fait prisonniers 20 officiers, 53 sous-officiers, 638 hommes. Les Allemands qui avaient sur le front, au moment de l’attaque, sept bataillons, amenèrent successivement la valeur de dix nouveaux bataillons dont les pertes, à en juger par les cadavres laissés sur le terrain, ont été considérables. Ces troupes, appartenant à un bataillon de chasseurs de la Garde, à des régiments de réserve : 73e, 74e, 78e, 79e, 189e, ont paru dans un bon état physique, mais moralement très déprimées par leur échec et terrorisées par les « diables bleus ». Les chasseurs ont été dignes de leur vieille réputation, et les fantassins, qui venaient d’une région où ils gardaient les tranchées, déclaraient qu’ils étaient heureux de se battre auprès d’eux. Dans ces combats de bois, l’action du commandement est difficile, mais chaque soldat connaît son objectif. Ilva droit son chemin et accomplit son a travail » personnel avec courage, conscience et habileté. L’on vit au Braunkopf des hommes déplacer tranquillement, sous le feu des chevaux de frise qui gênaient leur course. Ils appliquaient tous à la lettre les recommandations du commandant de l’attaque : « Ne pensez aux camarades que pour les aider, jamais pour les attendre. Alignez-vous sur les fractions les plus avancées. » La valeur de tels hommes est la plus belle récompense des chefs, qui leur donnent inlassablement l’exemple. Un capitaine, blessé mortellement à Tassant du i5juin, à la tête de ses chasseurs, refusa les soins de son ordonnance ; ses chasseurs l’entendirent crier jusqu’à son dernier souffle: « En avant! toujours en avant! ».

Prochain épisode : les communiqués autour des combats de l’Hilsenfirst.

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